Eramet : résultats 2018 et plan de sauvetage pour la SLN (Société Le Nickel) en Nouvelle-Calédonie

Eramet (http://www.eramet.com/) a publié le 20 février 2019 ses résultats 2018.
Cours de l’action le 21 février à EUR 51,80 (-16,32% ce jour / -14,16% depuis le début de l’année).
Ces derniers sont impactés négativement par des difficultés dans la production de nickel et par sa branche alliages.
Cours du nickel le 21 février de $12 697,50
https://markets.businessinsider.com/commodities/nickel-price
Le Groupe a donc fait ressortir la nécessité d’un « plan de sauvetage » pour sa filiale calédonienne, la SLN ( https://www.sln.nc/), du fait des pertes récurrentes.
Dans un communiqué, Eramet indique que cela demande « l’implication de toutes les parties prenantes sur les premiers mois de 2019, dans un calendrier serré ». « Sa mise en place est indispensable sans quoi les prêts accordés par Eramet et l’Etat seraient épuisés en 2020, dans les conditions actuelles de marché. Pour y parvenir, la SLN est en dialogue permanent avec l’ensemble des acteurs concernés, notamment les autorités locales et les partenaires sociaux ».
Pour rappel, il s’agit du principal employeur de Nouvelle-Calédonie.
Vidéo annuelle du Groupe Eramet avec la SLN et Népoui : https://youtu.be/QqqoJeQayO4
Pour information, le plan défini fin 2018, prévoit la mise en place d’un nouveau modèle économique :
– augmentation des volumes de minerai exporté,
– des progrès dans l’amélioration de la performance interne,
– augmentation du temps de travail sur mine et une réorganisation,
– réduction à court terme du prix de l’énergie.
L’objectif étant de réduire la consommation de liquidités de production de la SLN dont le résultat opérationnel courant s’est établi à -64 millions d’euros l’an passé, à hauteur de 1,30 dollar la livre en 2021 par rapport aux 5,8 dollars enregistrés de 2018.
L’année 2018 a ainsi été « particulièrement difficile en termes de productivité (..) compte tenu d’un contexte social et sociétal perturbé en Nouvelle-Calédonie », a souligné Eramet.
« Si on ne met pas en place le plan (..) et que les conditions économiques restent celles d’aujourd’hui, on a un problème de trésorerie en 2020 (..), donc on ne peut pas continuer comme ça », a également déclaré lors d’une conférence téléphonique la PDG du groupe, Christel Bories (http://www.eramet.com/sites/default/files/bio_christel_bories_fr.pdf).
« On ne peut pas avoir une crise de trésorerie tous les cinq ans, il faut bâtir un modèle robuste pour le moyen-long terme. Nous avons ce plan, la voie est étroite (..) mais nous avons un plan crédible (..). »
ERAMET VISE UN EBITDA 2019 PROCHE DE CELUI DE 2018
« Si on n’y arrivait pas, il faudrait probablement réfléchir à d’autres solutions. Mais on ne peut pas imaginer d’avoir systématiquement à renflouer une activité sans qu’elle ait des perspectives de redressement robustes et crédibles », a également déclaré Christel Bories.
Pour l’exercice en cours, le groupe estime que sa croissance intrinsèque et les gains de productivité attendus « devraient permettre de compenser la dégradation actuelle des conditions de marché » et le conduiraient à enregistrer un Ebitda proche de celui de 2018.
Globalement, Eramet a enregistré l’an passé un résultat opérationnel courant de 581 millions d’euros (-4%), un Ebitda de 843 millions (-3%) et un chiffre d’affaires de 3,8 milliards (+5%).
Dans le même temps, son résultat net part du groupe a chuté de 74% à 53 millions d’euros, un chiffre qui inclut une provision non courante de 65 millions afin de prendre en compte le coût du traitement de la revue des processus qualité au sein de sa division alliages de haute performance.
Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendaient en moyenne un résultat net part du groupe de 252 millions d’euros, un résultat opérationnel courant de 633 millions et un chiffre d’affaires de 3,8 milliards.
Eramet propose en outre un dividende en forte baisse, à 0,60 euro par action au titre de 2018 contre 2,30 euros pour 2017. Ce qui correspond à 1,16% de dividende sur la base du cours du jour.
En 2019, le groupe prévoit de prendre des décisions sur deux projets clés : l’augmentation de sa production de minerai de manganèse au Gabon à 7 millions de tonnes en 2023 (contre 4,5 millions de tonnes visés en 2019) et la production de lithium en Argentine, qui représentent des investissements de 600 et 500 millions d’euros respectivement.